Les katas du Karaté Shotokan

Un Kata est un combat contre des adversaires virtuels, il permet d’apprendre progressivement des techniques qui vont croître dans la difficulté. C’est un exercice qui doit être reproduit plusieurs fois afin de bien l’assimiler et permettre ainsi de façonner son corps, de le muscler, l’assouplir et le durcir.Il existe plusieurs types de Kata (de BASE, AVANCÉS, SUPÉRIEURS, de COMBAT, FORMATION du CORPS, de STABILITÉ et RESPIRATOIRE) comportant toutes les techniques de base du Karaté shotokan.

Les katas origine des taos (formes) des styles chinois (kempo) qui ont influencé le karaté et ils formaient jusqu’à la dernière guerre, avec les assauts conventionnels, la seule forme d’enseignement du karaté. Bien que datant d’une époque lointaine, ils ne sont pas périmés pour autant. Au contraire. Le jiu-kumite, par exemple, nous amène à travailler des techniques unidirectionnelle ment, face à un adversaire unique; le kata seul, nous fait envisager le combat contre de multiples adversaires. Il nous enseigne à parer, esquiver, bloquer en changeant de direction, sauter au-dessus d’attaques, frapper simultanément ou en enchaînement avec pieds et poings, agripper, projeter, luxer des articulations. Le kata nous impose de travailler des techniques que nous aurions sans doute tendance à négliger à la longue, mais qui peuvent se révéler vitales en autodéfense, lors d’un véritable combat pour sa vie.

Les noms des katas font souvent écho à leur origine chinoise, soit par leur poésie naturaliste, le nom du maître qui les a transmis ou, lorsque modifiés dernièrement, à des références plus japonaises. Ainsi : pin-an (paix et tranquillité); kushanku (professeur chinois qui enseigna le kata); heian (période féodale japonaise); tekki (cavalier de fer); hangetsu (demi-lune); Wanshu (hirondelle); En-pi (vol de l’hirondelle); chinto (grue sur le rocher); jitte (dix mains); bassai (traverser la forteresse); kanku (salut au soleil); etc.

En shotokan, les katas sont les suivants et se classent dans trois catégories selon leur niveau de difficulté (la classification peut varier d’une école ou d’une association à l’autre…).

Efficacité et pureté technique

« Karate ni sente nashi » a-t-on pris le soin de graver sur le tombeau de Gichin Funakoshi.  » En karaté, il n’y a pas d’avantage à la première attaque  » était en effet la phrase que le fondateur du karaté moderne avait choisie pour définir le karatéka. Le fait que tous les katas commencent par un blocage a la même signification. Le kihon, l’exercice de base, insiste également sur les blocages qui doivent garder une place primordiale dans chaque entraînement disait Masatoshi Nakayama. Il est intéressant de constater qu’un kata commence toujours par une technique défensive, ceci afin de rappeler à tous que le karaté ne doit servir qu’à se défendre. Il compte toujours un ou deux temps forts où l’on pousse un cri abdominal bref, le kiaï, qui aide à concentrer toute notre énergie : c’est le moment où on « porte un coup décisif » contre un adversaire plus coriace que les autres. Un des buts du kata est de faire se rejoindre efficacité et pureté technique, aussi le respect scrupuleux de la forme du kata est-il un critère indissociable de sa réussite. Bien que le kata soit un exercice formel, il ne reçoit sa signification qu’associé à son interprétation, le bunkaï.

Les positions de base

Mentionnons que les positions originelles du To-de était beaucoup plus hautes et naturelles que celles du shotokan contemporain, tout comme celles des styles du Sud de la Chine qui ont influencé la naissance de l’Okinawa-te. C’est Yoshitaka Funakoshi qui a « exagéré » les positions, les abaissant au maximum, les allongeant jusqu’aux positions qui caractérisent le shotokan d’aujourd’hui. Le centre de gravité descend, accroissant ainsi équilibre et force statique; l’allonge de l’attaque (ou du retrait) augmente; les muscles travaillent davantage en position basse, ce qui forme des karatékas capable de bondir à l’assaut une fois revenus dans une position plus naturelle, comme le fudo-dachi.

Zen-kutsu-dachi

Position vers l’avant, classique du shotokan, pieds largeur des hanches, genou avant plié, jambe arrière droite, talons au sol; 60 à 70% du poids sur jambe avant.

Ko-kutsu-dachi

position vers l’arrière. Jambe arrière – le genou et le pied sont alignés). Les deux pieds à angle droit, talons sur une même ligne. 70 à 80% du poids sur jambe arrière, pliée. Genou avant légèrement fléchi. Typique au shuto-uke.

Kiba-dachi

position du cavalier. 50% du poids sur chaque jambe. Talons sortent légèrement vers l’extérieur et genoux poussent vers l’avant. Pieds parallèles et enlignés, fessiers et abdominaux contractés, buste droit.

Nekoashi-dachi

position du chat (position arrière). Jambe arrière, pliée, supporte 90% du poids. Jambe avant, talon décollé du sol et vis-à-vis du gros orteil de l’autre pied. L’angle ne fait plus 90 °, mais se rapproche plutôt de 45 degrés.

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